Petits Budgets

Pour les personnes touchées par la pauvreté, la hausse du coût de la vie est un défi particulièrement dur à relever. Et les primes d’assurance-maladie très élevées les mettent notamment en grande difficulté. Les organisations régionales Caritas recommandent donc de voter Oui à l’initiative d’allègement des primes.

La vie est chère, en Suisse. Les personnes à faibles revenus ne le savent que trop bien. Leur budget mensuel est souvent totalement absorbé par le loyer, les impôts, les assurances, les primes d’assurance-maladie et les courses… lorsqu’il suffit à boucler les fins de mois. Des évènements imprévus, comme une visite chez le médecin ou une voiture en panne peuvent rapidement être source d’angoisse, et il ne reste quasiment jamais d’argent pour des vacances ou des cadeaux.

La santé: un poste budgétaire important

Ces dernières années, une grande partie de la population a eu bien du mal à faire face à la hausse du coût de la vie. Pour les personnes touchées par la pauvreté, ces dépenses supplémentaires peuvent être insurmontables. Dans les régions urbaines notamment, les loyers continuent d’augmenter et l’inflation fait grimper le prix des aliments. Les frais de santé représentent aussi un poids supplémentaire important. Après le logement et l’énergie, c’est le plus gros poste budgétaire pour les ménages les plus pauvres … et un facteur d’endettement: en 2021, 4,8% des ménages suisses vivaient avec au moins un versement de retard auprès de leur caisse-maladie (voir à ce sujet l'article «Lutter contre la spirale de l’endettement»Le lien s'ouvre dans un nouvel onglet.).

Une évaluation de l'Union syndicale suisse (USS) indique que les salaires ont augmenté en moyenne de 15% depuis l’entrée en vigueur de la Loi fédérale sur l’assurance maladie en 1996. Cela peut sembler beaucoup, au premier regard… Pourtant, sur la même période, les primes d’assurance-maladie ont augmenté de 142%. La hausse des subsides individuels (sans aide sociale ou prestations complémentaires (PC)) n’a été que de 41% sur la même période.

Evolution depuis 1996:

+15%

Augmentation des salaires

+142%

Augmentations des primes maladie

+41%

Augmentation des subsides

Une charge inégale en raison de primes plus élevées

Les primes d’assurance-maladie se payent par tête, et ne dépendent pas des revenus d’une personne. Lorsqu’elles augmentent, les conséquences sont donc beaucoup plus lourdes pour les ménages les plus pauvres que pour les plus riches. Les 20% de Suisses aux revenus les plus faibles versent proportionnellement presque deux fois plus qu’un ménage moyen pour leur prime maladie.

Les familles, même de classe moyenne, sont les plus fortement touchées par cette augmentation des primes. Pour agir contre ce phénomène, il faut trouver un moyen de les soulager. Le 9 juin, les organisations régionales Caritas et Caritas Suisse recommandent donc de dire «Oui» à l’initiative «Maximum 10% du revenu pour les primes d’assurance-maladie». En limitant les primes à 10% du revenu disponible, il serait possible d’alléger le fardeau de celles et ceux dont les moyens financiers sont les plus limités. Peter Lack, directeur de Caritas Suisse, en est convaincu: «La réduction individuelle des primes est l’un des instruments les plus efficaces de prévention de la pauvreté». Notre voix peut contribuer à renforcer cet instrument et à améliorer ainsi la situation des personnes touchées par la pauvreté.