«Travailler à l’Épicerie Caritas est un privilège»
7 avril 2025 | Lecture 3 min.

Retraité, Heini Wollman s’engage aujourd’hui à l’Épicerie Caritas de Bâle-Ville. Cet ancien chef d’entreprise souhaitait garder un pied sur le marché du travail, et apprécie le contact avec la clientèle aux profils très divers.
Enfant, Heini Wollmann aimait passer du temps dans le magasin de denrées coloniales de son grand-père, dans le district de Laufon: On y trouvait du café, des épices, des clous ou encore des colliers pour les veaux. Aujourd’hui, cet homme de 74 ans s’engage comme bénévole tous les mercredis après-midi à l’Épicerie Caritas. L’ambiance lui rappelle le magasin de son enfance.
«Cette activité bénévole me plaît et est porteuse de sens.»
A l’Épicerie Caritas, les petits budgets peuvent trouver des produits du quotidien à bas prix. Heini remplit les rayonnages, emballe les produits de boulangerie et va chercher du stock à la cave. Parfois, il tombe sur des produits amusants, comme des briques de lait UHT Suisse… étiquetées en chinois. Mais la nostalgie n’est pas sa seule motivation: «Cette activité bénévole me plaît et est porteuse de sens», explique-t-il.
«J’encourage chacun et chacune à s’engager»
Il aime aussi exercer une nouvelle activité. «J’encourage chacun et chacune à s’engager, idéalement dans un contexte entièrement nouveau», dit-il.

Son CV le montre clairement: Heini n’a jamais eu peur de tenter quelque chose de nouveau. Mais un fil rouge reste présent: l’engagement social a toujours été important pour cet ancien soixante-huitard, tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel. Après un apprentissage en librairie, il a fait une formation pour devenir travailleur social, puis formateur pour adultes.
En tant que directeur de l’éducation et du sport chez Pro Senectute Baselland, il a entre autres organisé des séminaires de préparation à la retraite: «J’étais sans doute le retraité le mieux préparé de l’histoire,» plaisante-t-il. Avant la retraite, Heini était aussi directeur de l’organisation à but non lucratif Mebea (Mensch, Beruf, Arbeit).
Plutôt que de jongler avec les chiffres, il jongle aujourd’hui avec la sauce tomate: «travailler ici est un privilège, et cela m’apporte beaucoup.» Il apprécie les discussions avec la clientèle, lorsque la barrière de la langue le permet. «Il y a des différences culturelles, mais j’essaie de faire en sorte que l’on se comprenne», dit-il.
Plein d’énergie et d’idées
Après sa retraite, il a travaillé pendant un an avec sa partenaire en tant que bénévole aux Comores, des îles d’Afrique de l’Est, où il s’est familiarisé avec la religion islamique. De retour à Bâle, il a apporté bénévolement ses conseils à des OBNL et soutenu des migrants et migrantes dans leur intégration professionnelle.
Quand il ne fait pas de travail social, Heini prépare des silserlis, des croissants au jambon ou des muffins pour les distribuer au voisinage. Il aime le vélo, et fait du sport toutes les semaines avec un groupe d’hommes. A 60 ans, il a aussi appris à jouer du bugle, et a commencé à chanter à la chorale d’une église. «Cela a beaucoup étonné mon groupe d’amis, dans mon environnement alternatif de gauche. J’ai une vie pleine de contradictions», dit-il en souriant. Il n’est jamais en manque d’idées: poussé par l’envie d’agir et l’engagement, Heini a déjà d’autres projet qu’il aimerait concrétiser.

Cet article est paru dans le «Caritas regional» – le magazine des organisations régionales de Caritas de Suisse alémanique. Le magazine paraît deux fois par an.
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