«J’aime faire des choses pour les autres»
15 octobre 2024 | Lecture 4 min.
Fidèle bénévole depuis les débuts du Vestiaire social, Michelle Krauser (85 ans) n’envisage pas de mettre un terme à ses vingt ans d’engagement.
Caritas: De quelle manière a débuté votre bénévolat au Vestiaire social?
Michelle Krauser: Lorsque mon mari est décédé, je me suis adressée à Caritas pour savoir où je pourrais faire du bénévolat. J’ai préféré rejoindre le Vestiaire social qu’une des boutiques parce que le travail m’intéressait plus. En parallèle, j’ai servi durant près de quinze ans des repas aux Tables du dimanche, une des activités de Caritas Genève pour les aînés, et j’ai été chauffeuse pour les personnes qui rencontraient des difficultés pour s’y rendre.
Quel est votre rôle au Vestiaire social?
J’accueille les personnes qui viennent chercher des vêtements et des chaussures. Je préfère m’occuper des femmes que des messieurs parce qu’elles prennent plus de temps pour choisir et qu’elles sont souvent plus intéressées par les habits. Je les accompagne pour leur présenter ce que nous avons et je les aiguille, mais je n’ose pas les conseiller, en tout cas pas tout de suite!
J’aime faire plaisir aux bénéficiaires, qu’elles repartent avec des vêtements qui leur plaisent et, surtout, le sourire.
Étant donné que moi je sais immédiatement ce que je veux, je me dis que c’est pareil pour elles. Si les personnes insistent, alors je leur dis volontiers ce que je pense. J’aime faire plaisir aux bénéficiaires, qu’elles repartent avec des vêtements qui leur plaisent et, surtout, le sourire.
Que préférez-vous dans cette activité?
J’aime le contact avec les personnes, parler avec elles et leur rendre service. C’est d’ailleurs pour échanger avec les gens et les aider que j’ai exercé la profession d’infirmière durant trente-deux ans. Les bénéficiaires qui ne parlent pas français traduisent tout grâce à leur téléphone. La plupart sont gentils et reconnaissants, et nous remercient souvent. C’est gratifiant de les voir satisfaits.
N’êtes-vous pas lassée après toutes ces années?
Non, pas du tout, j’aime toujours autant venir! Je n’ai d’ailleurs jamais songé à arrêter. Je prends le bus, à part les jours comme aujourd’hui où je préfère la voiture parce que j’ai préparé une tarte ou un gâteau. Mais, même si cela m’irrite d’y penser, je suis de plus en plus fatiguée. Alors qu’avant je venais deux jours par semaine, maintenant je suis là uniquement le vendredi.
Après toutes ces années, j’aime toujours autant venir!
Quels changements avez-vous observés au fil des années?
Au début, nous n’étions que trois ou quatre bénévoles pour une quinzaine de personnes à habiller par après-midi. Les locaux étaient de la même taille que la cafétéria actuelle! Maintenant, il y a beaucoup plus de bénéficiaires et je ne connais plus tous les bénévoles, mais le plaisir d’être au service des personnes reste le même.
Les indispensables bénévoles
Le Vestiaire social est l’une des nombreuses prestations de Caritas qui fonctionne essentiellement grâce au bénévolat. La plupart des quelque 75 bénévoles y travaillent de manière hebdomadaire à raison d’une à trois demi-journées par semaine. Tous les âges y sont représentés – la plus jeune a 17 ans, la doyenne 85 ans. «La mixité des bénévoles en termes de genre, de nationalité, de religion et d’âge représente aussi la population que l’on aide», relève Typhaine Guihard, responsable du Vestiaire social.
Les motivations sont elles aussi multiples: certaines personnes ont bénéficié de ce service et veulent rendre la pareille, d’autres aiment voir du monde, trouvent du sens dans le fait d’aider ou encore font face à une situation personnelle complexe et veulent se changer les idées.
Un engagement bénévole au sein de Caritas vous intéresse?
Cet article est paru dans le «Caritas.mag». Le magazine des organisations Caritas régionales paraît deux fois par an.
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