Cours et Formation

L’éducation est un facteur clé pour la prévention de la pauvreté. Pourtant, dès la naissance, les enfants issus de milieux défavorisés ont moins d’opportunités que les autres. S’ils n’obtiennent pas, au fil du temps, les qualifications et compétences nécessaires, le cercle vicieux se referme et risquent de passer toute une vie dans la précarité.

L’origine sociale entraîne des conséquences déterminantes sur la carrière scolaire: c’est la conclusion de la nouvelle évaluation comparative internationale de l’OCDE sur les compétences des adultes. Cette corrélation est plus accentuée encore en Suisse qu’ailleurs. Pourquoi?

Les enfants de familles défavorisées sont soumis à des conditions de vies difficiles qui nuisent à leur développement. Les personnes mal-logées n’ont pas d’espace à découvrir. Les petits budgets ne suffisent pas pour des activités de loisirs ou des cours supplémentaires. Souvent, les parents sont aussi moins capables d’apporter un soutien ciblé à leurs enfants, notamment pour les devoirs: toutes leurs ressources suffisent déjà à peine à garder la tête hors de l’eau. Les parents célibataires, notamment, sont obligés de se concentrer sur leur subsistance et ont un emploi du temps surchargé.

Le revenu des parents influence la carrière scolaire des enfants

Les chances sont inégales dès le début de la vie. Les enfants de familles défavorisées vont moins souvent à la crèche que ceux issus de foyers privilégiés, même s’ils bénéficieraient plus encore d’un renforcement de leurs compétences linguistiques et sociales. Malheureusement, difficile de couvrir le coût élevé d’une garde d’enfant extérieure à la famille. Des inégalités sont donc présentes dès l’entrée à l’école enfantine… et le passage du primaire au secondaire ne fait que les renforcer.

Quand l’argent manque, difficile de conjuguer désir de se former et réalité quotidienne.

Les enfants de familles pauvres fréquentent souvent un niveau scolaire inférieur même si leurs résultats sont bons, parce que le personnel enseignant leur fait moins confiance, peut-être, ou parce que les parents ne connaissent pas suffisamment bien le système… quoi qu’il en soit, tout leur cursus s’en trouve modifié: les plans d’enseignement diffèrent radicalement selon les niveaux dans le secondaire, niveaux qui ne sont d’ailleurs que rarement mélangés dans les classes, ce qui réduit encore la perméabilité. Les jeunes défavorisés ont également plus de mal à suivre une formation après la fin de la scolarité obligatoire.

Apprendre tout au long de la vie: un luxe?

Le manque de qualifications et de compétences fondamentales complique ensuite l’accès au marché du travail et aux activités sociales. Les exigences de la vie quotidienne et professionnelle augmentent: l’apprentissage tout au long de la vie devient indispensable pour ne pas perdre pied. Les adultes avec un faible niveau d’éducation ont cependant souvent bien du mal à y avoir accès. Quand l’argent manque, difficile de conjuguer désir de se former et réalité quotidienne: la garde des enfants, l’aide à fournir aux membres de la famille, les horaires de travail à rallonge ou irrégulier, mais aussi la charge psychologique ne laissent aucune place à une formation continue. Les bas salaires permettent à peine de couvrir les besoins de la famille: impensable, dès lors, de réduire la quantité de travail fournie.

Le manque de qualifications et de compétences fondamentales complique ensuite l’accès au marché du travail et aux activités sociales.

L’offre de formation n‘est pas assez orientée vers les personnes touchées par la pauvreté, et les employeurs n’offrent pas un soutien suffisant. Les rares bourses pour adultes, lorsqu’elles existent, ne couvrent généralement ni les besoins de subsistance, ni le coût de la garde des enfants… des facteurs pourtant essentiels pour garantir l’accès à la formation et donc une voie pour sortir de la pauvreté.

 

En savoir plus: Pauvreté en Suisse

Sortir de la pauvreté éducationnelle grâce aux prestations de Caritas

Les attentes vis-à-vis des parents sont énormes. Mais beaucoup ne se sentent pas en sécurité lorsque sont évoqués des thèmes scolaires, notamment lorsqu’ils ne connaissent pas le système, ne maîtrisent pas la langue, ou n’ont pas le temps. Ici, les prestations de Caritas peuvent aider.

Cet article est paru dans « Caritas regional ». Le magazine des organisations Caritas régionales paraît deux fois par an.

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