Nicole lionnes

Nicole: une Lionne qui se bat pour s’en sortir

En juin 2022, la Maison des LionnesLe lien s'ouvre dans un nouvel onglet. a ouvert ses portes pour accueillir des femmes ayant connu ou connaissant la précarité. Nicole témoigne.


En collaboration avec les travailleurs sociaux et travailleuses sociales de Rel’aids (Fondation Le Relais) et la Ville de Renens, un groupe de femmes qui se battent pour retrouver une stabilité a décidé de s’appeler « les Lionnes », donnant ainsi son nom à cet hébergement de transition et communautaire. La maison dispose aujourd’hui d’un étage réservé à des chambres de transition permettant à quelques femmes d’être logées le temps de retrouver leur propre chez-soi, et le rez-de-chaussée destiné à accueillir des activités afin de permettre à ces mêmes femmes, comme à d’autres, de se rencontrer, d’échanger et de s’entraider.

Arrivée dans la maison en décembre 2023, Nicole* livre un fragment de son parcours.

Un horizon qui se dessine

Louisette

Arrivée seule en Suisse en mai 2023, Nicole, 52 ans, vivait grâce aux hébergements d’urgence lausannois qui accueillent les personnes sans-abri pour la nuit. Parmi les nombreuses difficultés liées au sans-abrisme en période hivernale, Nicole était contrainte de faire des tours en bus, seule solution pour se réchauffer quand les centres d’accueil ferment à 8h00 du matin.

Une autre difficulté rencontrée en tant que personne sans-abri est qu’il n’est pas possible de déposer une demande de permis. Et sans permis, il n’est pas possible d’obtenir un travail et sans travail, pas de capacité à payer un loyer. Le serpent peut se mordre la queue éternellement.

Heureusement pour Nicole, elle a pu intégrer un premier hébergement de transition, la Maison de Mario, géré par la Ville de Lausanne. Elle a ainsi obtenu une adresse et a pu déposer une demande de permis, qu’elle a obtenu. À cette époque, elle a découvert la Maison des Lionnes lors des activités communautaires qui y sont proposées plusieurs fois par semaine, comme la couture ou la permaculture. Entre-temps, elle a commencé à travailler sur appel par l’intermédiaire d’une société privée en tant qu’aide à domicile. Mais après avoir passé le temps de séjour maximal, soit six mois, à la Maison de Mario, elle a dû trouver en urgence un autre logement. À cette période, elle pas- sait du temps presque tous les jours à la Maison des Lionnes en participant aux diverses activités. Grâce à son travail, elle a pu intégrer une des chambres de transition de la Maison et y est entrée en décembre dernier.

Maison-Lionnes-logo

Elle en est très reconnaissante, comme elle en témoigne aujourd’hui :

Je remercie beaucoup Caritas Vaud et en particulier cette Maison des Lionnes : cela sauve beaucoup de femmes. Ici, on se sent à l’aise, confortable et protégée.

À l’heure actuelle, Nicole ne peut pas décrocher un CDI dans un CMS ou un hôpital, ou un hôpital, car elle n’a pas le nombre d’heures de formation re- quises. Grâce à un coup de pouce de Caritas Vaud, elle suit depuis février 2024 une formation à la Croix-Rouge vaudoise qui certifiera ses compétences dans le domaine de la santé et lui permettra ainsi de dé- crocher le précieux sésame : un CDI en tant qu’auxiliaire de santé avec un salaire fixe, condition préalable pour pouvoir obtenir un jour son propre appartement.

Depuis janvier, cette Lionne a également décidé de s’investir en tant que bénévole dans notre Boutique de vêtements de seconde main, à l’avenue de Morges 33 à Lausanne. Cette activité lui fait également du bien car comme elle l’explique, elle aime le contact et pouvoir aider d’autres personnes.

Dès que j’arrive à la Boutique, ça me déstresse. Quand je vois les sourires des client∙e·s, ça me redonne de la vie.

Dès lors, entre son activité bénévole, sa formation et sa participation aux diverses activités de la Maison des Lionnes, un horizon se dessine et une stabilité s’installe petit à petit :

Si je n’avais pas trouvé la Maison des Lionnes, j’aurais chaviré… dans tous les sens du terme. La Maison des Lionnes est une grande aide morale et physique, j’ai retrouvé la stabilité, j’ai récupéré l’espoir et l’estime de moi-même.

Grâce à la stabilité que lui apporte la Maison des Lionnes et une fois sa formation terminée en juin 2024, Nicole pourra dès lors aller de l’avant et continuer à reconstruire sa vie, elle qui est arrivée en Suisse seule en mai 2023. Comme pour Nicole, de nombreuses personnes auraient besoin d’un hébergement de transition afin de pouvoir retrouver une stabilité, même précaire, sur plusieurs mois, et sortir du cercle vicieux du sans-abrisme.

* Nom d'emprunt