
09.09.2025
Un nouvel élan pour la formation des jeunes
Chaque année, une vingtaine d’apprenti∙es trouvent chez Caritas Genève un cadre bienveillant pour renforcer leur insertion professionnelle. Un programme en pleine évolution.
Depuis 2007, Caritas Genève propose un programme de formation pour les jeunes de 18 à 25 ans, en rupture scolaire, sociale ou familiale. Ils et elles sont bénéficiaires de l’Hospice général ou de l’Assurance invalidité (AI) et trouvent au sein de notre institution un cadre bienveillant pour mener à bien un projet de formation et d’insertion professionnelle, à travers stages et places d’apprentissage.
Le Service Formation Jeunes leur permet d’accéder à une formation qualifiante – Attestation fédérale de formation professionnelle (AFP) ou Certificat fédéral de capacité (CFC) – afin de pouvoir se projeter dans l’avenir, de sortir de l’aide sociale et d’éviter une précarisation à long terme.

Chaque année, Caritas Genève accueille ainsi une vingtaine d’apprenti∙es, dans différents secteurs d’activité de l’institution (commerce de détail en filières textile, ameublement ou alimentation, logistique, couture et employé∙e de commerce). La prise en charge est globale, avec un encadrement personnalisé et un accompagnement social.
Plusieurs changements récents viennent redynamiser ce programme, qui a fait ses preuves depuis longtemps. La nouvelle Loi sur l'aide sociale et la lutte contre la précarité (LASLP), entrée en vigueur début 2025 à Genève, a notamment conduit à une évolution de taille. Jusque-là, Caritas Genève, partenaire de l’Hospice général, accueillait des jeunes au bénéfice de l’aide sociale dans le cadre de mesures d’insertion professionnelle. Depuis le 1er août 2025, nos apprenti∙es sont directement salarié∙es par l’institution, sur la base des recommandations de l’Office de FPC, selon les professions et les années d’apprentissage. Ceci vient en déduction de leur forfait d’entretien.
Pour elles et eux, le changement est loin d’être anodin. Financièrement d’abord, car la loi ancre le principe d’une franchise de salaire qui n’est pas déduite de l’aide sociale. Autrement dit, les apprenti∙es gagnent un peu plus qu’avant. «Le travail fourni dans le cadre de leur formation est ainsi reconnu sur le plan matériel, et plus uniquement symbolique», relève Norberto Isem Chen, responsable du Service Formations Jeunes chez Caritas Genève.
Symboliquement, cette modification a aussi toute son importance. «Nos apprenti∙es sont désormais des salarié∙es à part entière de Caritas Genève et plus uniquement des bénéficiaires de l’Hospice général», poursuit-il. «Nous sommes également alignés avec toutes les entreprises du canton.» En parallèle, le partenariat avec l’Hospice général se voit renforcé, y compris sur le plan financier.

D’autres évolutions récentes sont venues bousculer les habitudes. Ces dernières années, l’attractivité des différents secteurs d’apprentissage a bougé, de même que le profil de nos apprenti∙es. Les filières logistique et employé∙e de commerce suscitent beaucoup de demandes, alors que le commerce de détail est devenu moins attirant, résume Norberto Isem Chen. «Dans la vente, les motivations ont changé. Cette formation attire aujourd’hui notamment des jeunes migrant∙es cherchant une forme d’intégration et la pratique du français.»
En parallèle, les prérequis pour entrer dans certaines filières d’apprentissage sont plus exigeants, comme la maîtrise de la langue française ou des connaissances numériques de base. L’accompagnement scolaire a ainsi dû être considérablement renforcé.
Auparavant, Caritas Genève proposait des cours d’appui assurés par des bénévoles, permettant à des jeunes ayant suivi leur scolarité en Suisse de remettre le pied à l’étrier. Aujourd’hui, une partie des jeunes dans le dispositif n’a presque aucun bagage scolaire dans notre pays et ne maitrise pas suffisamment la langue, ce qui nécessite une prise en charge beaucoup plus importante. Celle-ci commence en amont, en partenariat avec l’Hospice général, et se poursuit durant l’apprentissage auprès de prestataires externes professionnels.
La force de notre programme, c’est cette dimension artisanale qui nous permet d’adapter l’accompagnement aux besoins spécifiques de chaque jeune.
Un autre développement récent du programme est la possibilité de rendre concret le tremplin entre l’AFP et le CFC. Cette année, quatre apprenti∙es ayant réussi leur AFP à Caritas ont pu ainsi poursuivre leur formation directement en 2e année de CFC. «Cette politique, validée aussi par nos partenaires, favorise un accompagnement à plus longue durée et une qualification finale plus élevée, augmentant l’employabilité du jeune à sa sortie», explique Norberto Isem Chen. Cela permet également d’éviter une rupture dans la dynamique d’un∙e jeune au terme de son Attestation fédérale et de profiter de cet élan afin d’obtenir un diplôme de niveau CFC dans une durée de formation optimale.
«La force de notre programme, c’est cette dimension artisanale qui nous permet d’adapter l’accompagnement aux besoins spécifiques de chaque jeune», conclut le responsable.
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