Découvrez Jérôme, le nouveau gérant de notre Epicerie de Lausanne !

Engagé depuis le début d’année, Jérôme Rousseau a officiellement pris les rênes de l’Epicerie de Lausanne depuis le 10 février. Il succède ainsi à Ricardo Rocha (à gauche sur la photo) qui gère désormais celle de Renens. 

Âgé de 47 ans et originaire de Nantes, Jérôme a travaillé en France et en Angleterre avant de s'installer en Suisse au début des années 2000. Cuisinier de formation, il dirige aujourd'hui au sein de l’Epicerie une équipe de huit personnes dont certaines en mesure et une dizaine de bénévoles, qu'il encadre et soutient dans leurs missions. Découvrez son parcours.

De cuisinier à gérant d’équipe dans l’Epicerie Caritas de Lausanne
En 1994, lors de sa formation de cuisinier, Jérôme finira son CAP (équivalent du CFC suisse) en Angleterre entre Salisbury et Norwich grâce à un partenariat de son école. Il a ensuite passé quatre années supplémentaires en Angleterre, découvrant le domaine de l'hôtellerie lors d’un changement de poste où il devient Responsable Food & Beverage . 
Après un bref retour en France, c’est au début des années 2000 qu’il pose ses valises en Suisse en travaillant pour des institutions lausannoises comme La pinte à Fromage de Sauvabelin, la Brasserie du Lausanne Palace ou encore le Château d’Ouchy.

En 2008, après plusieurs années dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, il rejoint le groupe Coop, où il gère diverses équipes et se forme en leadership et en gestion de conflits pour obtenir de nouvelles cordes nécessaires à son arc, comme il l’explique : « Je sortais de l’hôtellerie-restauration, qui est un domaine très hiérarchisé et discipliné. L’approche pour encadrer une équipe est quand même très différente quand tu sors de ce milieu. »

Un rôle de gérant qui lui tient à cœur

Jérôme apprécie particulièrement son rôle de gérant dans une petite unité comme l’Épicerie de Lausanne:

« Les personnes en mesure d’insertion professionnelle ne sont là que pour trois mois. Si on les accompagne dans ce cours laps de temps et leur montre qu’elles peuvent accomplir des tâches et acquérir des compétences, on les aide à reprendre confiance en elles. Moi-même à 47 ans, avec mon expérience, il est difficile de rester confiant après un entretien négatif. » 

Dans les petites structures, il y a donc plus de temps pour s’occuper des équipes, les former et transmettre ses connaissances, en plus de gérer l’aspect financier du magasin. Par ailleurs, Jérôme a déjà l’habitude de travailler avec des personnes venant d’horizons différents. 

Le challenge d’une Epicerie Caritas 
L’un des principaux défis pour Jérôme est de concilier les objectifs de l’épicerie avec une gestion financière saine. Contrairement à une enseigne traditionnelle du commerce de détail le but n’est pas de faire du profit, mais de venir en aide aux bénéficiaires, en proposant des produits d’excellente qualité et à petits prix (jusqu’à 50% moins cher que dans un commerce traditionnel). Il s’agit donc de soulager le budget alimentation des ménages à faibles revenus qui bénéficient des Epiceries Caritas. Etant donné les faibles marges pratiquées, toutes les Epiceries Caritas du canton de Vaud sont déficitaires. Une bonne gestion implique toutefois de maîtriser les coûts afin d’amenuiser le déficit à la fin de l’année. 

Anecdote et réflexion 
Lors de sa formation à l’Épicerie de Vevey, Jérôme a rencontré une personne en mesure qui avait fait un AVC et traversé une période de coma. Ce monsieur avait des séquelles et par conséquent, des difficultés à effectuer des tâches simples mais son activité dans le cadre de la mesure l’aidait à se reconstruire, comme en témoigne Jérôme :  
"Il éprouvait des difficultés tant sur le plan psychologique que physiologique, mais il était très à l’aise avec les gens. Travailler dans l’Epicerie l’aidait à retrouver sa place dans la société. Son objectif n’était pas de gagner beaucoup d’argent, mais d’avoir un travail qui lui permette de vivre modestement. Ce qui lui apportait une satisfaction, c’était de faire de la musique et de l’encodage de jeux vidéo. C’est touchant comme aveu, dans cette société de surconsommation. "

Autre constat de Jérôme après plus d'un mois chez Caritas Vaud:
"Une Épicerie Caritas n’est pas un lieu commercial mais avant tout social. J’ai lu récemment quelque chose d’intéressant. Lors d’un échange commercial, on donne une somme d’argent pour obtenir une contrepartie. Dans un échange « culturel », on donne quelque chose à l'autre, qui nous le rend sous une autre forme (gratitude, reconnaissance, etc.) sans que l'on perde quoi que ce soit, donc les deux parties s'enrichissent humainement. je ressens exactement la même chose lors de mes interactions avec l’équipe. "

Avec Jérôme à la tête de l'Épicerie de Lausanne, l'avenir s'annonce prometteur pour cette prestation qui joue un rôle important dans l’accès à l’alimentation pour les personnes démunies.

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