La CA-RL : au cœur de l’aide alimentaire pour aider les personnes et les familles démunies à se nourrir 

Dans le canton de Vaud, 10% de la population peine à s’alimenter, faute de moyens suffisants. La Centrale Alimentaire de la Région Lausannoise (CA-RL), subventionnée par la Ville de Lausanne et gérée par Caritas Vaud, œuvre à redistribuer avec les associations partenaires, des denrées alimentaires et des produits d’hygiène aux personnes les plus démunies. Découvrez les coulisses d’un dispositif d’entraide alimentaire, invisible pour la majorité de la population.

Tout d’abord à quoi ressemble une centrale alimentaire ? Il faut visualiser un espace de stockage conséquent d’environ 800m2 qui dispose d’une chambre positive (pour la conservation des fruits et légumes), d’une chambre froide ainsi que d’un congélateur. En somme, il s’agit d’un garde-manger géant où l’équipe sur place peut déplacer, trier et stocker des chargements entiers de nourriture ainsi que des produits d’hygiène. 
Une fois que l’on dispose d’une telle infrastructure, il faut trouver et récupérer de la nourriture de bonne qualité. Pour s’approvisionner, la CA-RL peut ainsi compter sur la Coopérative des Epiceries Caritas, de nombreux partenaires dans le domaine agro-alimentaire ainsi que des producteurs, tels que des maraîchers. 90% de son ravitaillement est constitué de dons. Elle reçoit les produits qui ne peuvent plus être vendus mais qui sont encore parfaitement consommables tels que pâtes, riz, sauce tomate, légumes frais etc. Ainsi, la Centrale, en collectant de la nourriture pour les personnes dans le besoin, participe également à la lutte contre le gaspillage alimentaire. 

Pour certaines denrées comme le beurre et les œufs, c’est une autre paire de manches. Ce sont grâce aux subventions et aux dons d’institutions privées telles que des fondations ou entreprises qu’elle peut acheter directement auprès des producteurs ces produits plus difficiles à obtenir par don. 

Ensuite chaque association membre offre la nourriture à ses bénéficiaires, selon son mode de fonctionnement. Par exemple, à la distribution alimentaire « coup de pouce » à Renens, où il y a environ 290 à 350 personnes chaque semaine qui font la file pour recevoir une cabas.  

Jean de Dieu, aumônier de l’église Catholique, témoigne de l’importance de cette aide: « Elle est très appréciée par de nombreuses familles du district de l’ouest-lausannoise qui ont des fins de mois difficiles…Cette aide alimentaire est indispensable pour qu’elles puissent joindre les 2 bouts et se nourrir. »

Ainsi, à travers la quarantaine d’associations partenaires, on estime à plus de 12'000 le nombre de personnes qui se nourrissent chaque semaine grâce à elles et au travail de la Centrale Alimentaire. 

Pour que cette synergie entre partenaires qui approvisionnent et associations qui redistribuent tournent sans accroc via la centrale, il faut un joli travail d’équipe. 
Hormis Edwin, Milos et Fidan qui sont les 3 employés fixes, la centrale tourne grâce à des apprentis et des personnes en mesure envoyées par le chômage ainsi que des bénévoles.

La CA-RL compte également sur le soutien régulier d’une équipe de 8 bénévoles qui se réunit trois mardis matin par mois. Ils et elles s’occupent de préparer 1’200 cabas alimentaires qui sont ensuite distribués chaque semaine via les associations membres.
Le premier mardi de chaque mois, les bénévoles ont congé et laissent leur place aux volontaires d’entreprises de la région. La confection de cabas permet de créer des liens entre collègues hors des murs de l’entreprise tout en donnant du temps pour une cause utile. 

Plus de 1'750 heures de bénévolat ont été effectuées en 2023 contre 1473 heures en 2022.  Un chiffre en augmentation qui témoigne tristement de la hausse de la demande de nourriture.
 

Bien que la centrale alimentaire ait pu distribuer plus de 780 tonnes de marchandise, soit environ 2000 palettes de 400kg chacune, l’année passée, cela n’en reste pas moins un défi constamment renouvelé, comme en témoigne Marc Huguenot, chef du Secteur Aide Directe.

Un défi d’autant plus accentué par le fait que le nombre de personnes dans le besoin ne diminue pas non plus. Avec la hausse généralisée des prix en 2023, les difficultés des personnes en situation de précarité et par conséquent des structures de terrain ont logiquement continué de croître, mettant ainsi sous pression la centrale alimentaire, qui d’augmentation en augmentation, années après années, atteint, en l’état, ses limites.