Des biens et services «suspendus» pour soutenir les personnes précaires

La tradition trouve son origine à Naples durant l’entre-deux-guerres. En prenant leur café, les Napolitains avaient pour habitude d’en payer un second d’avance, afin qu’il profite à une personne dans le besoin. Le café était alors momentanément «suspendu» (caffè sospeso, en italien), le temps qu’il trouve preneur. Cette tradition solidaire a refait surface dans les années 2010 et a essaimé dans toute l’Europe, y compris en Suisse.

En Romandie, cela fait plusieurs années que l’on voit apparaître, ci et là, des offres de cafés, mais aussi de sandwichs ou de plats du jour «suspendus». En 2020, le concept a pris une nouvelle tournure grâce à l’association Suspend’us et le lancement de sa plateforme web (suspend-us.comLe lien s'ouvre dans un nouvel onglet.). Chacun peut désormais faire un don en ligne afin de mettre du crédit sur le compte d’un commerce partenaire. De leur côté, les utilisateur∙trices voient en temps réel les montants à disposition dans chaque commerce et peuvent s’y rendre pour en bénéficier.

1300 bénéficiaires

«Nous avons commencé avec quelques commerçants à Nyon, Yverdon et Fribourg, avant de nous développer à Genève, Lausanne et Renens», raconte Clémence Oriol, directrice de l’association qu’elle a co-fondée avec sa mère Laure Oriol. L’association compte aujourd’hui une centaine de commerces partenaires dans les trois cantons romands, dont plus de trente à Genève. Au total, quelques 1300 bénéficiaires profitent d’une gamme de biens et de services toujours plus étoffée.

En plus de repas ou de diverses options de restauration, vous pouvez bénéficier d’une coupe de cheveux, d’un cours de Yoga, de services d’hygiène dentaire ou d’un bouquet de fleurs, pour prendre quelques exemples. Depuis l’automne passé, nos magasins de seconde main La RecyclerieLe lien s'ouvre dans un nouvel onglet. font également partie du réseau de commerces participant au projet.