La scolarisation des enfants migrants précaires en débat

Face aux difficultés relayées par les écoles et le réseau de professionnel∙les, Caritas Genève organisait ce 12 mars un grand colloque sur la scolarisation des enfants issus de familles très précaires, notamment roms. Un groupe de suivi planchera sur des solutions concrètes.

Comment la scolarisation des enfants roms met-elle en lumière les défis d'inclusivité du système scolaire genevois? Un grand colloque organisé par Caritas Genève a réuni ce 12 mars près de 80 personnes issues d’un large panel d’associations et d’institutions préoccupées par ces enjeux. Une riche journée d’échanges qui a permis de confronter les points de vue et les idées de nombreux professionnel∙les de terrain, responsables politiques et associatifs, représentant∙es du monde académique et membres de familles précaires.

Après une allocution de la conseillère d’Etat en charge du Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP), Anne Hiltpold, plusieurs intervenant∙es se sont succédé au micro pour des exposés, suivis d’une table-ronde. Geneviève Mottet, enseignante chercheure à l’Université de Genève, a dressé un panorama historique de la prise en compte de la diversité dans le système scolaire genevoise depuis les années 1960.

L’anthropologue Alexandra Clavé-Mercier (UCO Angers et Université de Tours) a ensuite fait part de ses recherches sur l’impact des représentations sur la scolarisation des enfants issus des minorités. Enfin, Lucile Touchard et Emmanuelle Pettazzi de l’association Askola ont présenté leur travail de médiation scolaire dans le département français de la Seine-Saint-Denis, au Nord de Paris, pour la scolarisation des enfants migrants en situation d’extrême précarité.

Travail en atelier

L’après-midi de cette journée a été consacrée au travail en petit groupe au sein de trois ateliers thématiques, afin d’esquisser des pistes d’action et des solutions concrètes entre les partenaires. Les thèmes traités étaient les suivants :

• Décalages normatifs et enjeux interculturels. Comment créer la rencontre des mondes scolaire et des familles migrantes précaires ?
• Racisme et discrimination. Comment mieux intervenir sur le racisme et les discriminations portées par et ayant lieu dans le monde scolaire ?
• Sans-abrisme, précarité et scolarité. Comment conjuguer l’urgence de la précarité avec les perspectives scolaires ?

Une multitude de propositions sont issues de ce travail collectif, qui seront analysées et travaillées au sein d’un groupe de suivi composé de : Caritas Genève, Centre de contact Suisses-Immigrés (CCSI), Bureau de l'intégration et de la citoyenneté (BIC), HUMA - Païdos, Iulia Hasdeu (chercheuse), Direction générale de l’enseignement obligatoire (DIP).

A l’issue de son travail, le groupe de suivi publiera et communiquera des rapports et comptes-rendus de la journée et planifiera l’implémentation des idées proposées, avec un suivi des projets mis en place et un retour régulier vers le réseau.

Caritas Genève tient à remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées pour organiser cette journée, notamment au sein des équipes du Service de l’Action sociale et du Pôle de médiation intercommunautaire de l’institution. Merci également à Stéphane Herzog pour l’animation de la journée et la modération, ainsi qu’à Procter & Gamble pour le soutien.